L’annonce de l’arrivée de la compagnie aérienne low-cost irlandaise Ryanair au Maroc a suscité de nombreux débats et controverses. Les avis sont partagés entre ceux qui voient en cette implantation une opportunité pour le tourisme et l’économie marocaine, et ceux qui craignent une concurrence déloyale envers les compagnies aériennes locales.
Le ministère du Tourisme et celui du Transport ont tenu à clarifier les choses suite aux polémiques entourant l’arrivée de Ryanair sur le marché des vols intérieurs marocains. On a notamment parlé de subventions publiques accordées à la compagnie aérienne irlandaise, de concurrence déloyale envers la Royal Air Maroc et de la possibilité de payer les vols domestiques en euros.
Pour rappel, Ryanair devait assurer 11 liaisons domestiques entre 9 aéroports marocains pendant la saison IATA Été 2024 (de mars à avril). Le ministère du Transport a précisé que la compagnie low-cost avait l’obligation de vendre ses billets en dirhams marocains durant cette période.
On voit donc que le gouvernement marocain cherche à apaiser les inquiétudes concernant le soutien apporté à Ryanair. Reste à savoir si la présence de cette compagnie low-cost bousculera réellement le marché et permettra aux voyageurs marocains de bénéficier de tarifs plus avantageux.
Ryanair suscite des débats suite à son arrivée au Maroc
L’arrivée de Ryanair au Maroc n’a pas laissé indifférent. Certains voient en cette implantation une véritable aubaine pour le tourisme local. En effet, avec des vols à bas coût, Ryanair pourrait attirer une nouvelle clientèle, notamment européenne, et ainsi contribuer à dynamiser l’économie marocaine. D’un autre côté, des voix s’élèvent pour dénoncer une concurrence déloyale. Les compagnies aériennes marocaines, déjà en difficulté, pourraient souffrir de l’arrivée de cette géante du low-cost.
Le ministère du Transport met la pression sur Ryanair
Le ministère du Transport et de la Logistique du Maroc a rappelé à la compagnie aérienne irlandaise Ryanair ses engagements concernant la vente de billets pour les vols domestiques. Selon le ministère, Ryanair ne respecte pas la réglementation exigeant la facturation en dirhams marocains.
Le ministère a constaté que les billets n’étaient disponibles qu’à l’achat par carte bancaire marocaine internationale, libellés en devises étrangères. Le 29 mars 2024, on a signifié à Ryanair la nécessité de se conformer à la réglementation en vigueur et de permettre aux clients de payer en dirhams.
Ce rappel à l’ordre intervient après le lancement des vols intérieurs de Ryanair au Maroc. Reste à savoir si la compagnie low-cost s’alignera rapidement sur les exigences du ministère.
La controverse ne s’arrête pas à la concurrence. L’implantation de Ryanair au Maroc soulève également des questions en termes de conditions de travail. L’entreprise irlandaise est en effet régulièrement critiquée pour ses pratiques en matière de droit du travail. En 2018, des grèves ont éclaté dans plusieurs pays européens pour dénoncer les conditions de travail des employés de la compagnie. Le Maroc, qui a fait d’importants efforts pour améliorer les droits de ses travailleurs, pourrait-il voir ces efforts réduits à néant par l’arrivée de Ryanair ? C’est une question qui fait débat.
Les prix de Ryanair provoquent la colère des voyageurs marocains
Les tarifs élevés pratiqués par la compagnie aérienne low-cost Ryanair suscitent l’indignation de nombreux Marocains. Des images de billets onéreux partagées sur les réseaux sociaux ont déclenché une vague de mécontentement, d’après le site d’information Al3omk.com.
Cette colère s’accompagne de questions sur le rôle de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) qui soutient les compagnies aériennes à bas prix comme Ryanair. Certains internautes se demandent si ce soutien est justifié face à des prix jugés excessifs.
Cette situation met en lumière le débat autour de l’arrivée de Ryanair sur le marché des vols intérieurs marocains. Alors que la compagnie promettait des tarifs avantageux, les voyageurs marocains semblent déçus.
L’arrivée de Ryanair au Maroc est donc loin de faire l’unanimité. Entre opportunités économiques et risques en termes de concurrence et de conditions de travail, les débats sont loin d’être terminés. Il sera intéressant de voir comment les autorités marocaines géreront cette situation complexe et quelles seront les conséquences concrètes de cette implantation pour le secteur aérien marocain.
