À un peu plus de deux mois des Jeux olympiques de Paris, les salariés de plusieurs secteurs sont appelés à la grève en Ile-de-France, mardi 21 mai. Le trafic sera par exemple “très fortement perturbé” sur les trains de banlieue et les RER exploités par la SNCF dans la région.
Les cheminots cherchent à peser dans les négociations avec leur direction, à la veille d’une réunion conclusive sur les primes allouées aux agents mobilisés pendant les Jeux. Franceinfo vous dit à quoi il faut s’attendre.
L’ensemble des personnels des aéroports de Paris appelés à la grève
Les agents des aéroports parisiens sont appelés à se mettre en grève, mardi. “Les effectifs restent très insuffisants pour faire face à l’accroissement du trafic et aux exigences de qualité de service sans cesse revues à la hausse”, écrivent dans un communiqué la CGT, la CFDT, FO et l’Unsa.
Les syndicats d’Aéroports de Paris (ADP) réclament donc “un plan d’embauche d’urgence” ainsi que “l’ouverture immédiate de négociations des grilles avec revalorisation”. Ils demandent également “une gratification homogène pour tous les agents ADP (volontaire ou non / opérationnel ou non) travaillant du 8 juillet au 15 septembre” pour les Jeux olympiques et paralympiques.
La mobilisation, qui concerne l’ensemble des personnels, devrait être importante, mais sans engendrer de perturbations majeures dans les deux principales plateformes aéroportuaires françaises, Charles-de-Gaulle et Orly, selon une source syndicale interrogée par Le Parisien.
La grève a lieu le même jour que l’assemblée générale d’ADP, qui doit entériner le non-renouvellement du mandat de l’actuel PDG Augustin de Romanet, dont la mission se terminera après les JO. Il préside depuis 2012 le groupe aéroportuaire, détenu à 50,6% par l’Etat français. “Les actionnaires – dont l’Etat actionnaire majoritaire – sont convoqués en assemblée générale pour valider des décisions qui conforteront l’augmentation de leurs dividendes, même si ces choix sont néfastes aux salariés et pour l’avenir d’ADP”, dénoncent les syndicats. Ils appellent également à une manifestation au sein de l’aéroport de Roissy, au terminal 2E.
Les trains en Ile-de-France “très fortement perturbés”
Côté trains, le trafic sera “très fortement perturbé”, mardi, sur les lignes de banlieue et les RER exploités par la SNCF en Ile-de-France. Les cheminots franciliens seront en grève à la veille d’une journée de négociations sur les primes perçues pendant les Jeux olympiques, a annoncé dimanche la SNCF.
Les lignes les plus touchées seront le RER D et la ligne R du Transilien, avec seulement un train sur cinq et uniquement aux heures de pointe (de 6h30 à 9h30 et de 16 à 20 heures). On comptera seulement deux trains sur cinq sur le RER E, qui ne roulera pas entre 10 et 17 heures et ne desservira pas de nombreuses gares. Le RER C sera, lui aussi, particulièrement perturbé avec deux trains sur cinq, seulement entre 6 et 10 heures et entre 16 et 20 heures, selon les branches.
Cela signifie qu’on comptera en moyenne un train toutes les 15 à 30 minutes en heure de pointe, et que de nombreuses gares ne seront pas desservies. Sur la ligne V du Transilien, il y aura un seul train par heure en heure de pointe.
Ailleurs sur le réseau, le RER A, ligne la plus empruntée avec plus d’un million de voyageurs par jour, sera à peu près épargné, car exploité par la RATP, à l’exception d’une branche allant vers Poissy, où circulera un train sur deux. Même chose pour le RER B, où il y aura un train sur deux sur la partie nord (SNCF) et deux sur trois sur la partie sud (RATP). Enfin, les autres lignes du Transilien (les trains de banlieue) verront circuler un train sur trois (H, J, L, N, U).
Le mouvement, initié par Sud-Rail et la CGT-Cheminots, rejoints par endroit par l’Unsa-Ferroviaire, mais aussi FO-Cheminots (syndicat non-représentatif de la SNCF), s’annonçait particulièrement suivi.
Les services du périscolaire perturbé à Paris
“Pas de cantine dans des centaines d’écoles parisiennes la semaine du 21 au 24 mai”, prévient aussi l’intersyndicale Supap-FSU / CFDT. Face à des “salaires insuffisants, [une] précarité massive, [des] centaines de postes non pourvus, [un] non-respect des taux légaux d’encadrement des enfants [et un] non-respect des taux légaux de qualification des personnels”, les syndicats appellent (document PDF) les effectifs à une grève d’“une heure chaque jour, de 11h25 à 12h25”.