Le gouvernement espagnol a proposé d’interdire certains vols intérieurs de courte distance lorsqu’il existe une alternative en train de moins de deux heures et demie.
Cette mesure fait partie du plan d’action climatique 2050 du gouvernement espagnol visant à réduire les émissions de carbone et fait suite à une interdiction similaire mise en place en France l’an dernier, qui s’applique actuellement à trois routes de l’aéroport de Paris Orly vers Nantes, Lyon et Bordeaux.
Les vols de correspondance en Espagne vers des destinations internationales ne seront pas affectés par l’interdiction proposée, les principaux aéroports internationaux comme Madrid et Barcelone ne devraient donc pas voir de changements d’horaire ou de créneaux.
La proposition, qui examine également l’impact de la restriction de l’utilisation de jets privés, fera l’objet d’un examen approfondi avant d’être promulguée en loi et, selon les rapports de l’industrie, les détails restent flous quant à la date d’entrée en vigueur des mesures ou aux liaisons domestiques qui seront affectées.
Avec son vaste réseau de trains à grande vitesse (le deuxième plus grand au monde après la Chine), Marcel Forns, directeur général de l’association espagnole des voyages d’affaires GEBTA, estime qu’une telle interdiction serait bien accueillie.
Cependant, il insiste sur le fait qu' »une interdiction indiscriminée n’a pas de sens » et que, comme c’est le cas en France, certains aéroports régionaux devraient être exemptés.
Une enquête récente de Hitachi Rail sur les attitudes vis-à-vis des transports publics dans 12 marchés mondiaux (dont six en Europe : Londres, Berlin, Milan, Varsovie, Paris et Copenhague) a révélé qu’au moins deux tiers des répondants passeraient de l’avion au train si des options plus rapides et moins chères étaient proposées.
De plus, la majorité, soit 64 %, étaient également favorables à l’interdiction des vols de courte distance entre les villes disposant d’une liaison ferroviaire à grande vitesse. Parmi les répondants de l’enquête à Paris et à Milan, ce chiffre est passé respectivement à 75 % et 69 %.
Cependant, les avis étaient partagés sur l’idée d’augmenter les taxes aériennes pour financer l’amélioration des voyages en train. Alors qu’environ la moitié (56 %) étaient favorables, un tiers des répondants à l’enquête s’y sont opposés.
Les défenseurs du climat et les professionnels de l’industrie du voyage ont également critiqué l’impact limité des interdictions de vols de courte distance dans les cas où les créneaux aéroportuaires ont été réalloués à des vols plus longs et plus émetteurs de carbone.
L’Association des compagnies aériennes régionales européennes (ERA) a également soulevé des préoccupations concernant le risque que les liaisons domestiques suspendues puissent être remplacées par des vols plus longs et plus polluants, en plus des émissions liées à l’augmentation des déplacements routiers ou ferroviaires.
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