Les experts de l’industrie de l’aviation ont souligné que, bien que le nombre d’aéronefs et de nouveaux aéroports ait considérablement augmenté, l’industrie de soutien du secteur reste petite et peu développée au Vietnam, ne parvenant pas à suivre le rythme des concurrents internationaux.
Lors du Programme d’Investissement dans l’Aviation au Vietnam tenu à Ho Chi Minh Ville le 15 août, l’écart dans le secteur de l’aviation du pays a été attribué au manque de technologie de base au sein de l’industrie, selon les experts.
L’industrie de soutien de l’aviation, englobant la recherche, la conception, la fabrication, la maintenance et la réparation des aéronefs et de l’équipement d’aviation au sol, a le potentiel de créer de nombreux emplois et d’aider à équilibrer le développement actuellement inégal du secteur.
Selon un cadre d’une compagnie aérienne nationale, le sous-développement de l’industrie de soutien de l’aviation au Vietnam est principalement dû au manque de mécanismes incitatifs, entraînant une forte dépendance à la technologie étrangère.
Il a déclaré : "Le Vietnam doit étudier et mettre en œuvre des mécanismes qui encouragent les entreprises à participer au développement de l’industrie de soutien de l’aviation. Cela aiderait à réduire la dépendance de l’industrie à la technologie importée."
"Le Vietnam sous-traite actuellement, car nous devons tout importer, des aéronefs et moteurs aux composants tels que les freins et les pneus. Cette dépendance totale envers des sources externes fait grimper les coûts pour les compagnies aériennes. En fait, la location d’aéronefs et la maintenance des moteurs représentent près de la moitié de la structure de coûts des compagnies aériennes nationales. Nous ne pouvons pas intervenir dans ces coûts et devons accepter les normes de prix mondiales", a-t-il ajouté.
Mis à part la société Vietnam Airlines Engineering Company, seul une entreprise privée, Aircraft Engineering Services Company, est impliquée dans la maintenance et la réparation des aéronefs.
Les industries de soutien à la navigation aérienne au sol sont également limitées, avec seulement quelques produits d’ATTECH, une entreprise de gestion du trafic aérien, servant à la gestion du trafic aérien et à l’électronique de navigation.
Pour développer une solide industrie de soutien de l’aviation, les ressources humaines ne peuvent être négligées, rendant la formation de la main-d’œuvre, en particulier des ingénieurs, un facteur critique dans le développement du secteur.
Tran Thi Thai Binh, responsable du Département d’Économie du Transport Aérien de l’Académie de l’Aviation du Vietnam, a déclaré : "Il existe un écart significatif entre la demande et la capacité de fournir des ingénieurs en aviation qualifiés à l’échelle internationale au Vietnam, entraînant une dépendance à du personnel étranger pour des postes techniques et de direction clés."
Binh a recommandé aux compagnies aériennes d’accroître la collaboration en faisant venir des experts étrangers pour enseigner et appliquer des pratiques internationales. Cela permettrait aux futurs experts locaux d’accéder à des techniques et technologies avancées.
"La demande en ressources humaines de haute qualité représente à la fois un défi et une opportunité pour garantir que le Vietnam conserve un rôle clé dans l’aviation mondiale. Cependant, pour saisir cette opportunité, nous devons agir maintenant", a souligné Binh.
Selon les statistiques de l’Administration de l’Aviation Civile du Vietnam, en date du 15 mars, le Vietnam comptait 222 aéronefs immatriculés, dont 203 avions commerciaux exploités par des compagnies aériennes nationales. Cependant, ce nombre ne reflète pas pleinement la taille de la flotte, car les compagnies aériennes peuvent louer des aéronefs à court terme si nécessaire. De plus, plusieurs compagnies aériennes ont passé des commandes pour plus d’avions. En février, VietjetAir et Airbus ont signé un contrat pour plus de 100 avions, les premières livraisons étant attendues cette année.
Le Vietnam compte actuellement 22 aéroports, desservant 100 millions de passagers annuellement. Selon le plan directeur, le nombre d’aéroports passera à 30 d’ici 2030 et 33 d’ici 2050. Au cours de la prochaine décennie, le nombre de passagers devrait atteindre près de 300 millions.
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