Les effets non-CO2 de l’aviation, tels que les émissions d’oxydes d’azote et la formation de traînées de condensation, sont connus pour avoir un impact sur le climat. Bien que notre connaissance de ces effets ne soit peut-être pas aussi étendue que celle du CO2, le consensus scientifique, rassemblé par l’EASA dans son rapport de 2020, souligne que leurs effets réchauffants pourraient avoir un impact similaire à celui du CO2, voire plus important.
Reconnaissant leur impact environnemental, l’accord révolutionnaire sur le système d’échange de quotas d’émissions de l’UE adopté en 2022 a ouvert la voie à l’adressage des effets non-CO2 en exigeant le développement d’un cadre de surveillance, de déclaration et de vérification (MRV). Il s’agit d’une première historique pour comprendre et agir de manière appropriée sur les effets non-CO2, car cela peut aider à stimuler la recherche et à informer les décideurs politiques et l’industrie de l’aviation sur le meilleur ensemble de politiques et d’incitations pour leur atténuation efficace.
Une caractéristique clé du cadre MRV est l’étendue géographique complète de la déclaration. Il inclut tous les vols entrant ou quittant l’Espace économique européen (EEE). Cela est cohérent avec la portée générale de la directive de l’UE sur le système d’échange de quotas d’émissions pour d’autres modes de transport et leurs émissions non-CO2. Les compagnies maritimes sont tenues à partir de 2024 de surveiller les émissions non-CO2 maritimes (oxyde nitreux (N2O) et méthane (CH4)) pour les voyages vers, depuis et à l’intérieur de l’UE.
Il est crucial de conserver l’étendue géographique complète, car c’est la seule base scientifiquement valable pour comprendre l’impact des types d’aéronefs et des géographies, et permettre une meilleure compréhension des impacts des vols long-courriers qui, selon la recherche, causent plus de réchauffement et présentent de plus grandes opportunités d’atténuation. Il est vital que l’activité dans des zones telles que la région de l’Atlantique Nord, avec une forte concentration de formation de traînées de condensation, soit surveillée et comprise.
C’est pourquoi une coalition d’ONG, de compagnies aériennes et d’autres acteurs de l’industrie de l’aviation se mobilisent pour demander à la Commission européenne de maintenir l’étendue complète du MRV non-CO2.