Alors que la Commission européenne fait face à une vague de consolidation dans l’industrie aérienne après une période de calme pendant la pandémie, les régulateurs prévoient d’exiger des concessions plus strictes des transporteurs cherchant à fusionner afin d’assurer une concurrence équitable, a déclaré le commissaire européen à la concurrence par intérim, Didier Reynders, au Financial Times.
Il existe des preuves que les concessions existantes imposées aux compagnies aériennes réalisant des fusions, telles que la cession de créneaux de décollage et d’atterrissage à des concurrents, n’ont pas toujours été suivies comme prévu, certains créneaux restant inutilisés ou non utilisés sur les itinéraires prévus.
À l’avenir, Bruxelles demandera aux compagnies aériennes de veiller à ce que les créneaux soient attribués correctement et, dans certains cas, elle pourrait leur demander de céder des actifs non essentiels.
Le Belge Reynders, qui était auparavant commissaire européen à la justice, a été nommé commissaire à la concurrence par intérim le mois dernier alors que Margrethe Vestager se portait candidate à la présidence de la Banque européenne d’investissement.
Il a déclaré au journal : « Nous constatons que certaines mesures ne sont pas efficaces. Dans le passé, la principale demande était de demander [aux compagnies aériennes d’offrir] des créneaux à d’autres entreprises. » Mais si cela n’est « pas suffisant », les régulateurs doivent chercher d’autres concessions. « Il y a quelques années, nous étions sûrs que la solution des créneaux était bonne. Peut-être 1724681588 que les résultats ne sont pas là, » a-t-il expliqué.
Un avocat en droit de la concurrence non spécifié a déclaré au Financial Times qu’il y avait « du scepticisme » au sein de la Commission concernant le système actuel, ajoutant que le fait d’imposer la cession d’actifs – qui pourrait inclure des avions, des activités de fret ou des contrats avec des manutentionnaires au sol – soutiendrait « directement l’entrée et la viabilité » d’un concurrent.
Les derniers négociateurs espérant un accord de la part de la Commission européenne comprennent Air France-KLM cherchant à acquérir 20% de SAS Scandinavian Airlines (SK, Copenhague Kastrup) dans le cadre d’un sauvetage de la compagnie nordique impliquant la société de capital-investissement Castlelake et l’État danois ; Lufthansa (LH, Francfort International) acceptant d’acheter une participation initiale de 41% dans ITA Airways (AZ, Rome Fiumicino) ; et la filiale du groupe IAG International Airlines, Iberia (IB, Madrid Barajas), cherchant à fusionner avec Air Europa (UX, Palma de Majorque), qui fait l’objet d’une enquête longue. Bruxelles enquête également, comme d’autres régulateurs, sur l’impact sur la connectivité des passagers et du fret du projet d’acquisition de Korean Air de Asiana Airlines (OZ, Séoul Incheon).
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