Le groupe Air France-KLM a annoncé mardi que le lancement raté d’un nouveau système informatique pour le fret en mars a contribué à une baisse des revenus au cours du premier trimestre, ce qui a eu un impact négatif sur les résultats de l’entreprise. La coentreprise a rapporté une baisse des revenus du fret de 16,5% d’une année sur l’autre, à 562 millions d’euros (602,3 millions de dollars), alors que le trafic en tonnes-kilomètres de revenu – une mesure de génération de revenus basée sur la quantité de fret transporté multipliée par la distance – a augmenté de 4%. Plus largement, la perte d’exploitation de l’entreprise s’est creusée à 524 millions de dollars, contre 333 millions de dollars il y a un an, en partie en raison des perturbations opérationnelles et d’une activité de fret plus lente.
Le groupe Air France-KLM exploite six avions de fret : trois Boeing 747-400 de production de fret de KLM, un Boeing 747-400 converti en fret de Martinair et deux Boeing 777-200 d’Air France. Les divisions de fret d’Air France et de KLM gèrent également les envois effectués par leurs importantes flottes de passagers.
Les revenus plus faibles du fret ont été attribués à une baisse de 26% du rendement et à des problèmes de mise en œuvre de nouveaux logiciels dans l’entrepôt principal d’Air France à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Air France a commencé à migrer les clients vers un nouveau système de gestion du fret début mars mais a rapidement rencontré des problèmes. Les envois des clients étaient bloqués au terminal de fret car Air France ne pouvait pas en identifier bon nombre tant que le système ne fonctionnait pas correctement.
Cette situation rappelle celle qu’a connue Qantas Freight en Australie l’année dernière, après que des problèmes lors de la transition vers une nouvelle plateforme de fret ont causé des retards d’expédition pendant plusieurs semaines dans les terminaux aéroportuaires.
La demande mondiale de fret aérien a augmenté de 11% au cours du premier trimestre, dépassant la croissance de la capacité, soutenue par une forte activité de commerce électronique en Asie et un changement de mode lié aux perturbations de l’expédition en mer Rouge. Air France-KLM a déclaré qu’elle n’a pas pu tirer pleinement parti des conditions de marché favorables en raison d’une faible capacité en Chine et de restrictions de charge utile sur les vols en provenance d’Asie en raison de la fermeture de l’espace aérien russe, qui contraint les avions à transporter plus de carburant.
Le revenu du fret du premier trimestre de la division représente tout de même une amélioration par rapport à l’année dernière, où les ventes avaient chuté de 29%. Pendant le quatrième trimestre, les revenus du fret avaient chuté de 23% par rapport à la même période en 2022. Et, en termes de pourcentage, ces chiffres sont comparables à ceux des compagnies aériennes américaines American Airlines et Delta Air Lines, qui ont vu leurs revenus chuter respectivement de 15% et 16% d’une année sur l’autre.
Air France-KLM a déclaré que les taux de remplissage étaient essentiellement stables à 47%.
En janvier, Air France-KLM et CMA CGM Air Cargo, basé à Paris, ont mis fin à leur alliance d’un an pour partager la capacité de fret. Ils ont déclaré que l’environnement réglementaire strict aux États-Unis et dans d’autres marchés empêchait la coopération de fonctionner de manière optimale.
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