Brussels Airlines conteste le nouveau permis environnemental de l’aéroport de Bruxelles devant le Conseil des litiges en matière de permis (en néerlandais : Raad voor Vergunningsbetwistingen). La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), a délivré ce permis fin mars, en imposant plusieurs conditions. Toutefois, Brussels Airlines estime que ces conditions ne sont pas suffisamment équilibrées.
L’autorisation à durée indéterminée plafonne le nombre de mouvements aériens à Brussels Airport, les limitant à un maximum de 240.000 par an d’ici 2032. Cette restriction est un point de discorde important pour Brussels Airlines.
La Région flamande délivre un nouveau permis environnemental pour l’aéroport de Bruxelles et maintient les vols de nuit
“Nous ne nous opposons pas aux objectifs du permis de réduction des nuisances sonores et des émissions», déclare le porte-parole Nico Cardone. “Mais il existe des réglementations européennes pour y parvenir, connues sous le nom d’« approche équilibrée ». Selon ces règles, la limitation du nombre de vols ne devrait être qu’un dernier recours, ce qui n’a pas été envisagé ici..»
En conséquence, Brussels Airlines a engagé une procédure auprès du Council for Permit Contentieux. La compagnie aérienne estime qu’il existe d’autres mesures qui pourraient d’abord être mises en œuvre pour atténuer les perturbations. Cardone souligne le renouvellement de la flotte de la compagnie aérienne, notant que son nouvel avion A320neo émet jusqu’à 20 % de moins et produit jusqu’à 50 % de bruit en moins.
“Ce n’est qu’en cas d’échec d’autres mesures que des restrictions opérationnelles devraient être envisagées. C’est la loi européenne et elle n’est pas appliquée ici», souligne Cardone.
De plus, Cardone suggère une utilisation plus efficace des pistes et une amélioration de l’isolation des maisons afin de réduire le bruit pour les résidents. Il insiste sur le fait que les restrictions opérationnelles ne devraient être qu’un dernier recours si ces mesures s’avèrent inefficaces.
D’autres défis à venir
Brussels Airlines n’est pas la seule à contester l’autorisation de l’aéroport. Treize organisations environnementales et associations de résidents ont également annoncé leur intention de contester le permis auprès du Conseil des litiges en matière de permis. Ils soutiennent que les conditions imposées par le permis sont insuffisantes pour protéger la santé des résidents voisins et atténuer l’impact sur le climat et l’environnement.
Un débat controversé est également en cours au sein du gouvernement bruxellois concernant le permis. Le ministre de l’Environnement d’Ecolo, Alain Maron, a annoncé unilatéralement son intention de faire appel de la décision, une décision à laquelle s’est opposé son collègue de l’Open VLD, Sven Gatz. Le gouvernement bruxellois devant décider par consensus, le dossier est actuellement dans l’impasse.
L’aéroport de Bruxelles lui-même a exprimé son mécontentement quant aux conditions énoncées dans l’autorisation. “La restriction du nombre de mouvements aériens affecte l’avenir de tout l’écosystème aéroportuaire“, a déclaré l’aéroport dans une première réponse. “Si 240 000 mouvements aériens par an permettent une croissance jusqu’en 2032, un ajustement sera nécessaire pour poursuivre la croissance au-delà de cette date.“